La loi « Avenir Professionnel » : une réforme ambitieuse aux bilans contrastés

Adoptée le 5 septembre 2018, la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », plus communément appelée loi « Avenir Professionnel », a profondément remanié le paysage de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’assurance-chômage en France. Près de sept ans après sa promulgation, il est essentiel de dresser un premier bilan de cette réforme majeure, d’analyser son contenu, ses réussites et ses points faibles.

Que contient la loi « Avenir Professionnel » ?

La loi s’articule autour de plusieurs axes majeurs :

  • Transformation de la formation professionnelle continue : Elle a notamment créé le Compte Personnel de Formation (CPF) tel que nous le connaissons aujourd’hui, monétisé et géré directement par les individus via une application dédiée. L’objectif était de rendre la formation plus accessible et de responsabiliser les actifs dans la gestion de leur parcours professionnel. La loi a également renforcé l’obligation de développement des compétences pour les entreprises.
  • Réforme de l’apprentissage : La loi a visé à simplifier et à rendre plus attractive l’apprentissage, notamment en facilitant la création de Centres de Formation d’Apprentis (CFA) et en offrant des aides financières aux employeurs. L’ambition était de développer l’alternance comme voie de professionnalisation privilégiée.
  • Refonte de l’assurance-chômage : La loi a introduit de nouvelles règles d’indemnisation, avec notamment un durcissement des conditions d’accès et une dégressivité des allocations pour les hauts revenus. L’objectif affiché était d’inciter au retour à l’emploi.
  • Mesures pour l’emploi des personnes handicapées : La loi a renforcé les obligations des entreprises en matière d’emploi de travailleurs handicapés.

Les points positifs de la loi

Plusieurs aspects de la loi « Avenir Professionnel » sont généralement considérés comme des avancées :

  • L’essor de l’apprentissage : Les mesures incitatives ont incontestablement porté leurs fruits, avec une forte augmentation du nombre de contrats d’apprentissage signés ces dernières années. Cela a permis à de nombreux jeunes d’acquérir une expérience professionnelle et une qualification reconnue.
  • La simplification de l’accès à la formation via le CPF : L’application CPF a rendu la formation plus visible et accessible, permettant à un grand nombre de personnes de se former de manière autonome.
  • Une prise de conscience accrue de l’importance des compétences : La loi a contribué à mettre en lumière la nécessité pour les entreprises et les individus d’investir dans le développement des compétences face aux mutations du marché du travail.

Les points critiqués et les zones d’ombre

Malgré ses réussites, la loi « Avenir Professionnel » a également suscité des critiques et des interrogations :

  • La complexité et l’évolution constante des règles : Le paysage de la formation professionnelle reste complexe, avec des règles qui évoluent régulièrement, ce qui peut rendre la compréhension et l’application de la loi difficiles pour les entreprises et les individus.
  • L’efficacité de la réforme de l’assurance-chômage : Les effets de la réforme sur le retour à l’emploi font débat, et certains craignent qu’elle n’ait surtout pénalisé les demandeurs d’emploi les plus fragiles.
  • Le pilotage et le financement du système : Des questions persistent quant à l’efficacité du pilotage global du système de formation professionnelle et à la pérennité de son financement.
  • Une orientation jugée trop « adéquationniste » : Comme le souligne Vanessa Jereb, secrétaire générale de l’Unsa, la loi tend à orienter les moyens vers les métiers en tension, ce qui pourrait limiter le développement de compétences plus transversales ou liées à des aspirations individuelles. L’Unsa regrette notamment que le CPF, initialement pensé comme un outil à la main des individus, devienne davantage un outil au service des ressources humaines et des employeurs.

Choisir un organisme de formation de qualité

Pour tirer pleinement parti des opportunités offertes par la formation professionnelle, il est crucial de choisir un organisme de formation de qualité. Plusieurs critères peuvent guider ce choix :

  • La certification Qualiopi : Cette certification atteste de la qualité des processus de l’organisme de formation.
  • L’expérience et la réputation de l’organisme : Se renseigner sur l’ancienneté, les références et les taux de réussite des formations proposées est essentiel.
  • L’adéquation de la formation aux besoins : Le contenu, la durée et les modalités de la formation doivent correspondre aux objectifs professionnels visés.
  • Les avis et témoignages d’anciens stagiaires : Ils peuvent fournir des informations précieuses sur la qualité de l’enseignement et l’accompagnement proposé.

Bien qu’il n’existe pas de classement officiel des « meilleurs » organismes de formation en France, certains acteurs se distinguent par la qualité de leurs offres et leur reconnaissance dans le monde professionnel. Parmi eux, on peut citer des organismes comme le CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers), l’AFPA (Agence Nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes), 1 ou encore des écoles spécialisées comme 42 ou Epitech dans le domaine du numérique, qui figurent régulièrement dans les classements. Des réseaux comme Cegos, Proactive Academy ou Demos sont également des acteurs majeurs de la formation continue. Il est recommandé de consulter les différents labels et certifications, ainsi que les avis en ligne, pour faire un choix éclairé en fonction de ses besoins spécifiques. 

Conclusion

La loi « Avenir Professionnel » a marqué une étape importante dans la modernisation du système de formation professionnelle en France. Elle a permis des avancées notables, notamment en matière d’apprentissage et d’accès à la formation. Cependant, des défis persistent et des ajustements pourraient être nécessaires pour répondre pleinement aux enjeux du marché du travail et aux aspirations des individus. Le choix d’un organisme de formation de qualité reste un élément clé pour garantir l’efficacité d’une démarche de développement des compétences.

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